Chinte

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Kata : KanazawaOhta

Bunkai : Lavorato

Chinte (珍手) : main étrange

Introduction

Le kata Chinte est un kata supérieur du karaté Shotokan, souvent associé à un niveau avancé (nécessaire pour le 5e dan dans certains contextes). Il se distingue par un mélange de mouvements standards et de techniques plus rares, lui conférant une allure unique. Chinte met l’accent sur les techniques de combat rapproché, l’auto-défense et l’utilisation de mouvements circulaires, ce qui le différencie des katas Shotokan plus linéaires. Son exécution demande une bonne maîtrise des principes fondamentaux du karaté, ainsi qu’une compréhension approfondie de ses applications (bunkai).

Signification et origine

  • Signification: Le terme « Chinte » se traduit par « main rare », « main étrange », « main précieuse » ou encore « main mystérieuse » ou « main secrète ». Cette appellation suggère l’utilisation de techniques inhabituelles et efficaces, souvent employées en situation de défense personnelle rapprochée.
  • Origine: L’origine précise de Chinte est incertaine, mais il est considéré comme faisant partie des katas d’origine Shuri-te, l’un des trois principaux styles de karaté d’Okinawa. On pense qu’il a été transmis par Sokon Matsumura, un maître de karaté renommé du XIXe siècle. Il partage des similitudes avec d’autres katas comme Gangaku.

Caractéristiques techniques

Chinte se caractérise par plusieurs éléments techniques distincts :

  • Nombre de mouvements : le kata comporte 34 mouvements, la durée d’exécution est d’environ 90 secondes.
  • Mouvements circulaires: Contrairement à la prédominance des mouvements linéaires dans de nombreux katas Shotokan, Chinte intègre des techniques circulaires, notamment des blocages et des balayages, qui permettent de dévier et de contrôler l’attaque de l’adversaire.
  • Combat rapproché: Chinte met l’accent sur les techniques de combat rapproché, telles que les coups de coude, les coups de genou, les clés et les projections. Il simule des situations où l’on est très proche de l’adversaire.
  • Alternance de rythmes: Le kata alterne des passages rapides et puissants avec des moments plus lents et contrôlés, ce qui exige une bonne maîtrise du rythme et de la coordination.
  • Techniques de défense personnelle: Chinte contient de nombreuses techniques applicables à la défense personnelle, notamment face à des saisies ou des attaques rapprochées.
  • Kiai: Le kata contient des kiai qui ponctuent les moments importants et soulignent l’expression de l’énergie.

Déroulement détaillé du kata

Départ :

  • Salutation: Musubi-dachi.
  • Annonce: « Chinte ».
  • Yoi: Heisoku-dachi. Mains devant le plexus, poing droit vertical (revers vers l’avant), poing gauche en dessous (revers vers le bas).
  1. Migi chudan tettsui-uchi (Coup de poing marteau droit au niveau moyen) :

    • En heisoku-dachi, lever progressivement le bras droit en déroulant le poing devant la poitrine.
    • Tourner lentement la tête vers la droite.
    • Décrire une trajectoire circulaire descendante avec le poing droit vers la droite.
    • Frapper avec le poing marteau (tettsui-uchi) sur le côté droit.
  2. Hidari chudan tettsui-uchi (Coup de poing marteau gauche au niveau moyen) :

    • En heisoku-dachi, ramener le poing droit vers l’abdomen (revers vers le bas).
    • Tourner la tête vers la gauche.
    • Lever progressivement le bras gauche en déroulant le poing devant la poitrine.
    • Décrire une trajectoire circulaire descendante avec le poing gauche vers la gauche.
    • Frapper avec le poing marteau (tettsui-uchi) sur le côté gauche.
  3. Awase shuto age-uke (Double blocage ascendant avec les mains ouvertes) :

    • Avancer le pied gauche et pivoter le bassin à 90° vers la droite en kiba-dachi (position du cavalier).
    • Simultanément, étendre les deux bras vers le haut, mains ouvertes, à un angle de 45° au-dessus de la tête.
    • Effectuer un double blocage ascendant avec le tranchant des mains (shuto age-uke).
  4. Migi tate shuto-uke (Blocage vertical du tranchant de la main droite) :

    • Tourner la tête vers la droite.
    • Reculer le pied droit et pivoter le bassin vers la droite en fudo-dachi (position immobile/enracinée).
    • Simultanément, exécuter un blocage vertical avec le tranchant de la main droite (tate shuto-uke).
  5. Hidari chudan tate-zuki (Coup de poing vertical gauche au niveau moyen) :

    • Sans changer la position des pieds, pousser sur le pied gauche pour passer en zenkutsu-dachi (position avant).
    • Porter un coup de poing vertical gauche (tate-zuki) au niveau moyen, la paume de la main droite recouvrant le poing gauche.
  6. Hidari tate shuto-uke (Blocage vertical du tranchant de la main gauche) :

    • Avancer le pied gauche en armant la main gauche ouverte au-dessus de l’épaule droite.
    • Continuer le pas en avant en fudo-dachi.
    • Simultanément, exécuter un blocage vertical avec le tranchant de la main gauche (tate shuto-uke).
  7. Migi chudan tate-zuki (Coup de poing vertical droit au niveau moyen) :

    • Sans changer la position des pieds, pousser sur le pied droit pour passer en zenkutsu-dachi.
    • Porter un coup de poing vertical droit (tate-zuki) au niveau moyen, la paume de la main gauche recouvrant le poing droit.
  8. Migi tate shuto-uke (Blocage vertical du tranchant de la main droite) :

    • Avancer le pied droit en armant la main droite ouverte au-dessus de l’épaule gauche.
    • Continuer le pas en avant en fudo-dachi.
    • Simultanément, exécuter un blocage vertical avec le tranchant de la main droite (tate shuto-uke).
  9. Hidari jodan tate-empi-uchi (Coup de coude vertical gauche au niveau haut) :

    • Pousser sur le pied gauche pour passer en zenkutsu-dachi.
    • Porter un coup de coude ascendant gauche (tate-empi-uchi) au niveau haut, contre la paume de la main droite.
  10. Hidari chudan shuto-uke (Blocage du tranchant de la main gauche au niveau moyen) :

    • Tourner la tête vers la gauche.
    • Pivoter sur le pied droit à 90° vers la gauche en kokutsu-dachi (position arrière).
    • Simultanément, effectuer un blocage avec le tranchant de la main gauche au niveau moyen (shuto-uke).
  1. Migi chudan shuto-uke (Blocage du tranchant de la main droite au niveau moyen) :

    • Avancer le pied droit en kokutsu-dachi (position arrière).
    • Effectuer simultanément un blocage avec le tranchant de la main droite au niveau moyen (shuto-uke).
  2. Hidari mae-geri (Coup de pied frontal fouetté gauche) :

    • Sans modifier la position des bras, exécuter sur place un coup de pied frontal fouetté gauche (mae-geri).
  3. Migi chudan uchi-ude-uke / Hidari gedan-barai (Blocage intérieur-extérieur droit au niveau moyen et balayage descendant gauche) :

    • Reposer le pied gauche derrière en zenkutsu-dachi.
    • Effectuer simultanément un blocage intérieur-extérieur droit au niveau moyen (uchi-ude-uke) et un balayage descendant gauche (gedan-barai). Il s’agit d’un blocage croisé.
  4. Naiwan sukui-nage / Migi gedan tettsui-uchi (Projection en cuillère avec l’avant-bras et coup de poing marteau droit au niveau bas) :

    • (14A) Amener le pied gauche au niveau du pied droit en heisoku-dachi.
    • Fléchir les genoux, pencher le buste en avant, et élever le bras droit dans une trajectoire circulaire vers la gauche pour une projection « en cuillère » avec le tranchant interne de l’avant-bras (naiwan sukui-nage).
    • (14B) Se redresser tout en levant le poing droit au-dessus de la tête.
    • (14C) Abaisser ensuite le poing droit avec une trajectoire descendante pour un coup de poing marteau au niveau bas devant soi (gedan tettsui-uchi).
  5. Morote enchin haito-barai (Balayage circulaire avec les tranchants internes des deux mains, côté gauche) :

    • (15A) En poussant sur le pied gauche, reculer le pied droit en kiba-dachi, en levant les mains, paumes vers le ciel, dans une large trajectoire circulaire vers la droite.
    • (15B) Terminer le mouvement des mains en effectuant un balayage avec les tranchants internes des mains vers le côté gauche (morote enchin haito-barai).
  6. Morote enchin haito-barai (Balayage circulaire avec les tranchants internes des deux mains, côté droit) :

    • (16A) Tourner la tête vers la droite, puis, en poussant sur le pied droit, glisser le pied gauche vers la gauche, suivi immédiatement du pied droit dans la même direction pour revenir en kiba-dachi. Lever les mains, paumes vers le ciel, dans une large trajectoire circulaire vers la gauche.
    • (16B) Terminer le mouvement des mains en effectuant un balayage avec les tranchants internes des mains vers le côté droit (morote enchin haito-barai).
  7. Ryowan uchi-ude-uke (Double blocage intérieur-extérieur avec les deux bras) :

    • Tourner la tête vers l’avant. Pousser sur le pied droit pour glisser le pied gauche vers la gauche, suivi du pied droit pour revenir en kiba-dachi.
    • Simultanément, croiser les bras devant soi (bras droit au-dessus) avant d’effectuer un double blocage intérieur-extérieur (ryowan uchi-ude-uke).
  8. Ryowan-kamae (Posture avec les bras écartés et croisés) :

    • (18A) Étendre les bras de chaque côté du corps avec un mouvement latéral des poings, puis les lever. Rapprocher le pied droit du pied gauche et étendre la jambe gauche.
    • (18B) Crocheter le pied droit derrière le genou gauche en tsuru-ashi-dachi (position de la grue), tout en continuant à lever les bras au-dessus de la tête.
    • (18C) Abaisser les bras devant soi en les croisant au niveau des poignets (droit au-dessus).
    • (18D) Terminer le mouvement en étendant les bras de chaque côté du corps (Ryowan-kamae).
  9. Migi ippon-ken furi-otoshi (Coup de poing de la phalange du majeur droit tombant) :

    • (19A) Envoyer le poing droit vers l’arrière et le haut, bras tendu, dans une large trajectoire circulaire. Laisser la phalange du majeur saillir (ippon-ken).
    • (19B) Avancer le pied droit en zenkutsu-dachi.
    • (19C) Simultanément, abaisser puissamment le bras droit devant soi pour porter un coup de poing de la phalange tombant (ippon-ken furi-otoshi).
  10. Hidari ippon-ken gyaku furi-otoshi (Coup de poing de la phalange du majeur gauche tombant, inversé) :

    • (20A) Sur place, lever le bras gauche derrière soi, la phalange du majeur saillante.
    • (20B) Lancer le bras gauche dans une large trajectoire circulaire.
    • (20C) L’abaisser ensuite puissamment devant soi, au-dessus du poing droit, pour porter un coup de poing de la phalange tombant inversé (ippon-ken gyaku furi-otoshi).
  1. Migi uchi-ude-uke (Blocage intérieur-extérieur droit) :

    • Sur place, en zenkutsu-dachi, armer la main droite en pique (deux doigts tendus) sous le bras gauche.
    • Pivoter le bassin de 45° vers la gauche tout en exécutant un blocage intérieur-extérieur avec le bras droit. Les doigts restent en pique.
  2. Hidari jodan nihon-nukite (Attaque en pique avec deux doigts gauche au niveau haut) :

    • Avancer le pied gauche en zenkutsu-dachi.
    • Simultanément, exécuter une attaque en pique avec deux doigts de la main gauche au niveau haut (jodan nihon-nukite).
  3. Hidari uchi-ude-uke (Blocage intérieur-extérieur gauche) :

    • Sur place, pivoter le bassin de 180° vers la gauche pour revenir en zenkutsu-dachi.
    • Armer la main gauche en pique sous le bras droit.
    • Exécuter un blocage intérieur-extérieur avec le bras gauche, les doigts toujours en pique.
  4. Migi jodan nihon-nukite (Attaque en pique avec deux doigts droit au niveau haut) :

    • Avancer le pied droit en zenkutsu-dachi.
    • Simultanément, exécuter une attaque en pique avec deux doigts de la main droite au niveau haut (jodan nihon-nukite).
  5. Migi chudan teisho furi-uchi (Coup balayé du talon de la main droite au niveau moyen) :

    • En appui sur le pied gauche, décaler le pied droit vers la gauche en pivotant le bassin dans la même direction pour se retrouver en fudo-dachi.
    • Envoyer la main droite vers l’avant suivant une trajectoire circulaire pour un coup balayé du talon de la main droite au niveau moyen (teisho furi-uchi).
  6. Hidari chudan teisho furi-uchi (Coup balayé du talon de la main gauche au niveau moyen) :

    • Sur place, en fudo-dachi, envoyer la main gauche vers l’avant suivant une trajectoire circulaire pour un coup balayé du talon de la main gauche au niveau moyen (teisho furi-uchi).
    • À la fin du mouvement, les talons des deux mains sont en contact devant soi, à hauteur de la poitrine.
  7. Haimen hasami-uchi (nakadaka ippon-ken) (Coup de poing de phalanges en ciseaux vers l’arrière) :

    • Sur place, en fudo-dachi, envoyer les deux mains dans le dos pour porter un coup de poing de phalanges en ciseaux vers l’arrière (haimen hasami-uchi). Les phalanges utilisées sont celles du majeur plié.
  8. Hasami-uchi (nakadaka ippon-ken) (Coup de poing de phalanges en ciseaux vers l’avant) :

    • Décaler la jambe gauche latéralement, prendre appui sur la jambe droite et pivoter de 180° vers la gauche, tout en étendant les bras de part et d’autre du corps.
    • En position fudo-dachi, porter un coup de poing de phalanges en ciseaux vers l’avant (hasami-uchi).
  9. Migi tate shuto-uke (Blocage vertical du tranchant de la main droite) :

    • Avancer le pied droit en armant la main droite ouverte au-dessus de l’épaule gauche.
    • Continuer le pas en avant pour se retrouver en fudo-dachi.
    • Simultanément, exécuter un blocage vertical avec le tranchant de la main droite (tate shuto-uke).
  10. Hidari tate-ken gyaku-zuki (Coup de poing vertical gauche inversé contre la paume droite ouverte) :

    • En poussant sur le pied gauche, passer en zenkutsu-dachi.
    • Simultanément, exécuter un coup de poing vertical gauche inversé (gyaku-zuki) contre la paume de la main droite ouverte (tate-ken gyaku-zuki).
  1. Hidari tate shuto-uke (Blocage vertical du tranchant de la main gauche) :

    • Avancer le pied gauche en armant la main gauche ouverte au-dessus de l’épaule droite.
    • Continuer le pas en avant pour se retrouver en fudo-dachi.
    • Simultanément, exécuter un blocage vertical avec le tranchant de la main gauche (tate shuto-uke).
  2. Migi tate-ken gyaku-zuki (Coup de poing vertical droit inversé contre la paume gauche ouverte) :

    • En poussant sur le pied droit, passer en zenkutsu-dachi.
    • Simultanément, exécuter un coup de poing vertical droit inversé (gyaku-zuki) contre la paume de la main gauche ouverte (tate-ken gyaku-zuki).
  3. Retrait en heisoku-dachi et préparation au saut :

    • Les bras tendus devant soi à hauteur de poitrine, le poing droit recouvert par les doigts de la main droite.
    • Reculer le pied gauche contre le pied droit pour se placer en heisoku-dachi.
    • Effectuer un petit bond en arrière et légèrement vers la droite, en ramenant les mains d’un cran vers le menton.
  4. Trois sauts consécutifs en heisoku-dachi :

    • Toujours en heisoku-dachi, sauter une nouvelle fois dans la même direction (arrière et légèrement à droite), en rapprochant les mains d’un cran supplémentaire vers le menton.
    • Bondir une troisième fois dans la même direction pour revenir au point de départ du kata, en ramenant les mains un dernier cran vers le menton. Ces sauts doivent être exécutés avec contrôle et précision.

Fin du kata :

  • Yame : En heisoku-dachi, les mains devant le menton, le poing droit fermé dans la main gauche.
  • Salutation : Joindre les pieds en musubi-dachi et saluer.

Intérêt pédagogique

Sur le plan technique :

  • Diversification des techniques : Chinte introduit des techniques moins courantes dans les katas de base du Shotokan, comme les coups de coude (empi), les attaques avec les phalanges (ippon-ken), les balayages avec le tranchant interne de la main (haito-barai), les attaques en pique avec deux doigts (nihon-nukite) et les coups avec le talon de la main (teisho furi-uchi). Cela enrichit le répertoire technique du pratiquant.
  • Maîtrise du combat rapproché : Chinte met l’accent sur les techniques de corps à corps et de combat rapproché, ce qui est moins fréquent dans d’autres katas Shotokan plus axés sur les distances moyennes et longues. Cela permet de développer des compétences spécifiques pour les situations de self-défense rapprochée.
  • Mouvements circulaires : L’intégration de mouvements circulaires, notamment dans les blocages et les balayages, contraste avec la prédominance des mouvements linéaires dans de nombreux katas Shotokan. Cela améliore la fluidité, la coordination et la capacité d’adaptation du pratiquant.
  • Coordination et rythme : L’alternance de mouvements rapides et lents, ainsi que la complexité de certaines séquences, sollicitent fortement la coordination et le sens du rythme. Cela contribue à développer la maîtrise du corps et la précision des mouvements.
  • Maîtrise des positions : Chinte utilise une variété de positions (zenkutsu-dachi, kiba-dachi, kokutsu-dachi, fudo-dachi, heisoku-dachi, tsuru-ashi-dachi) et exige une bonne stabilité et un bon contrôle postural dans chacune d’elles.

Sur le plan tactique :

  • Adaptabilité : La diversité des techniques et les changements de direction et de rythme dans Chinte développent la capacité du pratiquant à s’adapter à différentes situations de combat.
  • Gestion de la distance : L’alternance entre les techniques de combat rapproché et les mouvements plus amples permet d’appréhender la gestion de la distance avec l’adversaire.
  • Compréhension des bunkai : L’étude des bunkai (applications pratiques) de Chinte permet de comprendre l’utilité concrète des mouvements du kata en situation de self-défense. Cela favorise une compréhension plus profonde du karaté au-delà de la simple exécution formelle.

Sur le plan physique :

  • Développement de la force et de la puissance : L’exécution correcte des techniques de Chinte, avec un kime (concentration de l’énergie) approprié, contribue au développement de la force et de la puissance musculaire.
  • Amélioration de l’équilibre et de la stabilité : Les différentes positions et les changements de direction sollicitent l’équilibre et la stabilité du pratiquant.
  • Développement de l’endurance : L’enchaînement des mouvements et l’alternance des rythmes mettent à contribution l’endurance physique.

Sur le plan mental :

  • Concentration et mémoire : L’apprentissage et la mémorisation de Chinte exigent une grande concentration et une bonne mémoire.
  • Maîtrise de soi : L’exécution du kata demande de la maîtrise de soi et un contrôle des émotions.
  • Confiance en soi : La maîtrise progressive de Chinte contribue à renforcer la confiance en soi du pratiquant.

Conclusion

En guise de conclusion sur le kata Chinte, on peut souligner plusieurs aspects qui résument son importance et sa spécificité dans le karaté Shotokan :

  • Un kata supérieur et complexe : Chinte est considéré comme un kata avancé, souvent associé aux grades supérieurs (notamment le 5e dan). Sa complexité technique et la diversité des mouvements en font un défi stimulant pour les karatékas expérimentés. Il ne s’agit pas d’un kata d’initiation, mais plutôt d’un outil d’approfondissement et de perfectionnement.

  • Une richesse technique unique : Chinte se distingue par un répertoire technique varié, incluant des techniques peu communes dans les autres katas Shotokan. On y retrouve des coups de coude, des attaques avec les phalanges, des balayages spécifiques, des piques avec les doigts et des coups avec le talon de la main. Cette diversité enrichit considérablement la palette technique du pratiquant.

  • L’accent sur le combat rapproché et l’adaptabilité : Contrairement à la prédominance des techniques de moyenne et longue distance dans de nombreux katas Shotokan, Chinte met l’accent sur le combat rapproché et les techniques de corps à corps. Les mouvements circulaires et les changements de direction favorisent l’adaptabilité face à différentes situations de combat.

  • Une dimension de self-défense : De par ses techniques de combat rapproché et ses mouvements inhabituels, Chinte semble particulièrement adapté à la self-défense. L’étude des bunkai (applications pratiques) permet de comprendre l’utilité concrète des mouvements du kata dans des situations réelles d’agression.

  • Un travail sur la coordination, le rythme et l’équilibre : L’alternance des rythmes, la complexité des mouvements et la variété des positions sollicitent fortement la coordination, le sens du rythme et l’équilibre du pratiquant. Chinte contribue ainsi à une meilleure maîtrise du corps et à une plus grande précision des mouvements.

  • Un héritage des styles anciens : On pense que Chinte a des origines Shuri-te, l’un des styles anciens d’Okinawa. Il témoigne ainsi d’un héritage technique précieux et d’une connexion avec les racines du karaté.

  • Un outil de développement personnel : Au-delà des aspects techniques et physiques, la pratique de Chinte contribue au développement mental du karatéka, en améliorant la concentration, la mémoire, la maîtrise de soi et la confiance en soi.

En conclusion finale, Chinte est bien plus qu’une simple succession de mouvements. C’est un kata riche en enseignements qui offre une perspective différente sur le karaté Shotokan. Son étude approfondie permet de développer des compétences techniques avancées, une meilleure compréhension des principes du combat rapproché et une plus grande adaptabilité face à différentes situations. Il représente un défi stimulant et une étape importante dans la progression du karatéka vers un niveau supérieur, tant sur le plan technique que personnel. Il est important de souligner que, comme pour tous les katas, la compréhension des bunkai est essentielle pour donner un sens concret aux mouvements et ne pas se limiter à une simple exécution formelle.